Si une grande partie des professionnels de santé sont fonctionnaires (notamment à l’hôpital), certains choisissent d’exercer en indépendants.
Avec plus de 1,1 million de professionnels, le secteur de la santé est l’un des grands pourvoyeurs d’emplois en France. Il est vrai que le spectre est très large avec près de 200 métiers différents à des niveaux qui vont du bac au Bac + 8 (voir plus pour certaines spécialisations).
Tous ces métiers n’ont pas les mêmes besoins de recrutement (ou peinent à recruter) mais globalement, les tendances sont à la hausse. Entre 2012 et 2014, l’effectif des professions médicales et pharmaceutiques a progressé de 1,7 %, et de 8 % pour les auxiliaires de santé selon le Ministère de la Santé. (Lire le Flash Santé)
« Il y a plusieurs raisons à cette croissance de la demande »
explique Cédric de Groulard, Directeur général de CDG Conseil, un cabinet spécialisé dans le recrutement des professionnels de santé :
« La population vieillit, l’espérance de vie s’allonge et les contraintes économiques de l’Etat poussent à ce que le patient puisse se soigner et récupérer le plus vite possible. Ce qui entraîne le développement de la médecine ambulatoire et de l’hospitalisation à domicile. D’autant que les nouvelles techniques médicales le permettent plus facilement. Il se crée donc de plus en plus d’agences et des centres de santé avec des besoins en ressources humaines pour accompagner les patients. » Le phénomène concerne la plupart des fonctions médicales et paramédicales sans oublier, rappelle le consultant, « les besoins en commerciaux pour vendre le matériel et en managers pour gérer les équipes ».
Ces métiers très diversifiés peuvent s’exercer dans des contextes et avec des statuts très variés. Une grande partie de ces professionnels sont fonctionnaires (notamment à l’hôpital) tandis que certains choisissent d’exercer en indépendants et d’autres mixent pratiques hospitalières et en cabinet. Si la région parisienne est particulièrement attractive car précise Cédric de Groulard, « il y a beaucoup de turnover donc davantage d’opportunités », il est néanmoins possible de décrocher un poste dans presque toute la France.
« Gagner en expertise facilite la recherche. Par ailleurs il ne faut pas hésiter à être mobile pour multiplier les chances. Enfin, ce sont des secteurs qui permettent vraiment de faire carrière, d’évoluer vers des postes de management », remarque le consultant. Ainsi, grâce aux concours internes, un aide-soignant peut devenir infirmier et ce dernier de son côté gagner en spécialisation (infirmier anesthésiste, cadre).
La Validation des acquis de l’expérience (VAE) permet également aux personnes ayant exercé pendant au moins trois ans certaines activités d’acquérir un diplôme ou un certificat de qualification professionnelle (diplôme d’Etat d’ergothérapeute, d’aide-soignant, d’aide médico-psychologique…).
Par ailleurs, avec la pénurie de médecins, les professionnels du secteur paramédical acquièrent de plus en plus de responsabilités à l’instar des opticiens qui peuvent renouveler les ordonnances médicales. Mais si l’offre est plus importante que la demande, c’est aussi que ces métiers sont très exigeants, nécessitent parfois de très longues études pour des rémunérations pas toujours très attractives. A côté des anesthésistes et radiologues qui peuvent émarger à plus de 180 000 € brut annuels, certains profils comme celui d’orthoptiste ou d’infirmier en début de carrière dépassent à peine le smic.
A lire également :
« Le Guide des métiers de la santé 2015-2016 », collectif, Ed. Studyrama, 2015, 252 pages. 16,90 €.
Cet article est issu du Parisien Économie du 1er février 2016. Par Florence Puybareau |